Je suis un enfant ou adolescent
Si tu subis des violences de la part d’un adulte ou d’un plus grand que toi, qu’il soit de ta famille ou non, tu dois alors en parler le plus vite possible à un adulte en qui tu as vraiment confiance pour faire respecter tes droits et ne plus souffrir.
Voici des situations qui ne sont inacceptables
- on me donne des coups, des gifles
- je suis harcelé(e) par d’autres enfants et je n’ose pas en parler
- on me dit que je suis nul(le)
- on m’humilie
- on se moque de moi
- on m’ignore
- on me fait peur
- personne ne s’occupe de moi, je n’ai pas assez à manger, j’ai souvent froid parce que mes vêtements ne sont adaptés à la météo ou à ma taille…
- l’adulte qui s’occupe de moi me demande de faire des choses qui me mettent mal à l’aise
- quelqu’un touche mon corps et ça me met mal à l’aise
- on me laisse regarder des choses violentes ou qui me mettent mal à l’aise
- un adulte me parle de sexualité et ça me met mal à l’aise
- je suis menacé et je n’ose pas en parler
- je suis harcelés par d’autres jeunes et je n’ose pas en parler
Le signes de maltraitance sexuelle
On parle de maltraitance sexuelle lorsque :
- un adulte me parle de sexualité et ça me met mal à l’aise
- on me demande de faire des choses qui me mettent mal à l’aise
- un adulte ou un mineur m’a imposé des gestes à caractère sexuel (caresses, baisers…)
- un adulte ou un mineur m’a imposé une pénétration à caractère sexuel (fellation, tout autre acte de pénétration)
- un adulte ou un mineur m’a montré son sexe
- un adulte ou un mineur m’a obligé à m’exhiber, à me montrer nu(e)
- un adulte ou un mineur m’a proposé de regarder des images sexuelles sur Internet, à la télévision ou dans des journaux
- un adulte ou un mineur m’a parlé de sa sexualité (ex : appels téléphoniques à caractère sexuel), m’a raconté des scènes sexuelles
- un adulte ou un mineur m’a fait assister ou participer à des scènes à caractère sexuel
- un adulte ou un mineur a utilisé mon corps pour de l’argent (exemple : dans le cas des réseaux de prostitution d’enfants
- un adulte ou un mineur a pratiqué une intervention sur mes parties génitales (ex : ablation, infibulation, lésions – coups…)
Les différentes réactions face à une situation de maltraitance
Ces situations sont des cas de maltraitance. Face à elles, chaque enfant ou adolescent réagit différemment.
On peut :
- être triste
- pleurer souvent
- être énervé ou violent
- se sentir ridicule
- avoir peur de rentrer chez soi
- ne plus trouver le sommeil ou faire des cauchemars souvent
- faire pipi au lit
- perdre l’appétit
- avoir du mal à se concentrer…
Si tu vis l’une de ces situations, tu dois en parler à quelqu’un en qui tu as confiance.
Qui peut m’aider ?
- Un membre de ta famille
- Un adulte de ton école comme ton instituteur ou institutrice par exemple
- Un adulte de ton entourage que tu connais bien et en qui tu as confiance
L’un de mes copains ou copines vit une situation de maltraitance. Comment l’aider ?
Même si c’est un secret entre vous, ce n’est pas le trahir que d’en parler à un adulte en qui tu as vraiment confiance, c’est au contraire lui offrir une aide précieuse car cette situation est bien trop difficile à gérer pour un enfant ou un adolescent. Un adulte pourra en revanche aider ton ami(e) à sortir de ses problèmes.
Je suis adulte et j’ai été maltraité(e) durant mon enfance
Vous avez été victime de maltraitance physique ou psychologique durant votre enfance mais n’avez pas été suivi durant celle-ci. Arrivé(e) à l’âge adulte, les traumatismes perdurent. Il n’est pas trop tard pour débuter un travail psychologique avec un professionnel et/ou porter plainte contre le(s) auteur(s) des violences que vous avez subies.
Comment puis-je être aidé(e) ?
Une aide psychologique
Prise en charge thérapeutique
La maltraitance, qu’elle ait été isolée ou répétée, engendre de la souffrance et nécessite une prise en charge psychologique. Pour les adultes qui n’y ont pas eu accès, c’est à dire d’avoir la possibilité d’exprimer rapidement leur ressenti, il est nécessaire pour eux de faire cette démarche dès qu’il leur est possible. En effet, une souffrance qui n’a pas pu s’exprimer peut entraîner chez l’enfant devenu adulte des troubles et des manifestations de détresse psychique (cf. : signe).
Les différentes thérapies
Solliciter l’aide d’un thérapeute est une première étape dans un processus de reconstruction. La psychothérapie est la voie privilégiée pour le traitement du psycho traumatisme et s’ancre dans une temporalité plus ou moins longue. Il s’agit d’apaiser et de soigner la souffrance psychique et les symptômes associés (anxiété, dépression…). Désamorcer la mémoire traumatique, permet que celle-ci ne soit plus constamment sollicitée et que les symptômes de stress post traumatique diminuent pour enfin s’éteindre (cauchemars, flash, évitement des situations anxieuses, reviviscences, phobies…) Différentes techniques peuvent être utilisées. Nous considérons que les différents types de psychothérapies peuvent se compléter. A chacun de trouver l’orientation qui correspond à sa personnalité, tout en focalisant sur une personne formée, ou du moins suffisamment avertie sur la spécificité des symptômes et de la souffrance post – traumatique, retrouvé dans les vécus de maltraitance. Voici quelques exemples d’orientation thérapeutiques, cette liste étant non exhaustive :
- EMDR
- Psychothérapie dynamique
- Psychanalyse
- Thérapie systémique
- TCC
- ICV
- Thérapie de groupe
- Thérapie humaniste
Les structures ressources pour une prise en charge thérapeutique
Les institutions publiques : Le CMP est la structure de soins pivot qui assure des consultations médico-psychologiques et sociales pour toute personne en souffrance psychique. Composée d’une équipe pluridisciplinaire, cette structure propose notamment des suivis thérapeutiques gratuits pour les usagers du secteur ou se charge d’orienter si besoin vers d’autres institutions adaptées. Les CMP reçoivent principalement un public d’adultes mais peuvent être également amenés à accueillir des enfants et adolescents. Les urgences psychiatriques lors d’épisodes aigus de souffrance ou d’angoisse. L’équipe des urgences est pluridisciplinaire Les associations de victimes : s’orienter vers ce type de structures peut permettre une prise en charge globale, incluant les aspects juridiques (liens ?) Centres de psycho traumatisme proposent un suivi avec des professionnels formés à la psycho traumatologie (Liens ?)
Une aide juridique
Il existe plusieurs manières d’obtenir des renseignements et des conseils juridiques. Il est possible de rencontrer un avocat. Cette démarche est importante afin de connaître vos droits et les démarches que vous pouvez engager en tant que victime. La question de la maltraitance infantile et son traitement par la justice étant très complexe, il est essentiel d’être accompagné par un avocat spécialisé ou ayant une expérience dans le droit pénal ou le droit des victimes. Il est possible de se renseigner auprès de l’Ordre des avocats et d’obtenir la liste des avocats spécialisés. Vous pouvez appeler l’association L’Enfant Bleu afin d’obtenir des conseils et être accompagné dans vos démarches. De nombreuses associations d’aide aux victimes d’infractions pénales peuvent vous conseiller. Elles sont souvent situées au sein de lieux de services public (tribunaux, centres communaux d’action sociale, maisons de la justice et du droit…).
Existe-t-il un délai de prescription ?
Depuis 2004 la loi prévoit un délai de prescription de 20 ans en matière pénale après l’âge de la majorité pour les crimes tels que les viols. Ce délai est ramené à 10 ans pour les autres délits.
Dans tous les cas l’intervention d’un avocat est indispensable. Notez qu’en cas de prescription pénale il arrive parfois qu’un procureur ordonne une enquête.
L’Enfant Bleu Toulouse peut également dans certains cas se porter partie civile. En plus du soutien apporté aux victimes notre rôle consiste alors à mettre en lumière les possibles dysfonctionnements par exemple des institutions.
La victime a un certain délai pour agir en justice. Il s’agit du délai de prescription. Au-delà de ce délai, son action n’est plus recevable et ne peut aboutir : l’auteur ne peut pas être poursuivi et condamné.
Plusieurs lois sont intervenues pour reporter le point de départ du délai à la majorité de l’enfant puis pour le modifier, aussi bien en matière pénale que civile. Aujourd’hui, et depuis une loi de 2004, le délai de prescription en matière pénale est de 20 ans après l’âge de la majorité de la victime pour les crimes (par exemple le viol), et de 10 ans pour les autres délits. En matière civile, il est de 20 ans après l’apparition du dommage.
Cela a crée un système complexe puisque les nouvelles lois ne s’appliquent pas aux situations déjà prescrites lors de leur entrée en vigueur, on dit qu’elles ne sont pas rétroactives. Seules certaines victimes peuvent en bénéficier, en fonction de leur date de naissance, de la date des faits, des liens avec l’auteur des faits (ascendant parexemple). Nous vous conseillons donc de contacter des professionnels (avocats, associations…) afin qu’ils puissent vous indiquer si vous pouvez engager une procédure judiciaire.
Même s’il y a prescription pénale, vous pouvez alerter le Procureur de la République sur les faits que vous avez vécus. En effet, il peut décider d’engager tout de même une enquête, notamment s’il est envisageable d’identifier d’autres victimes.
Par ailleurs l’association, dans certaines circonstances, se constitue partie civile. Il s’agit alors non seulement d’être aux côtés des victimes, mais également de transmettre au cours du procès des messages forts sur la protection de l’enfance ou sur les dysfonctionnements en lien avec le dossier. Après une première évaluation par un de nos avocats, la décision de constitution de partie civile est prise par le président de l’association, puis est entérinée par le Conseil d’administration.
Quels numéros appeler ?
En cas de difficulté ne restez pas seul(e), vous pouvez appeler ces numéros en toute sécurité.
L’Enfant Bleu – Enfance Maltraitée Toulouse : 05 61 53 21 10
Des adultes sont à l’écoute et apportent leur aide gratuitement.
Du lundi au vendredi de 9h30 à 12h30 et de 14h à 17h.
Allo enfance en danger : le 119. Ce numéro d’urgence est gratuit quel que soit le téléphone d’où vient l’appel. Son numéro n’apparaitra pas, même sur les factures. Ouvert tous les jours 24h/24.